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Les lignes et les images

17 janvier 2010

Les Temps Modernes (1936) - Charles Chaplin

On s'attaque à du gros, du grand, du culte, du Chaplin quoi. Ici, le dernier film muet du Sir, et par la même occasion de son personnage mythique, alias Charlot, passé auparavant par pas mal de situations différentes. Le film est un chef-d'oeuvre bien évidemment, on ne le répètera jamais assez. Si Chaplin est un excellent acteur, il n'en est pas moins un grand homme à tout faire (réalisation, composition, etc.) et un grand maitre en ce qui concerne l'émotion que procurent ses films (on passe littéralement du rire aux larmes, des larmes à la réflexion, de la reflexion au "rejet" de notre société, de ce rejet au rire et ainsi de suite, c'est simplement grandiose). cinetempsmodernes

Le film se découpe en plusieurs parties distinctes qui s'emboitent les unes aux autres : dans un premier temps, le jeune Charlie traite du concept tayloro-fordiste du travail dans une satire à la fois cinglante et hilarante. Avec génie, l'auteur dénonce les méthodes abrutissantes et insupportables pour les ouvriers de l'époque (Chaplin le démontre parfaitement par sa prestation) tout en ridiculisant la volonté inhumaine des dirigeants d'augmenter à tout prix la productivité de l'entreprise (symbolisée par la machine-à-bouffer-pendant-qu'on-bosse, ce qui donne une séquence à s'étouffer de rire), et tout cela sous les yeux, derrière un écran,  d'un directeur aux allures de Big-Brother (oui la référence vient quelques années plus tard). La folie amène le bon vieux Charlot à l'hôpital, puis la malchance l'amène en prison (dans une scène encore une fois très drôle), dont il ressort héroïquement et contre son gré, la prison lui étant un échappatoire à la cruauté du monde extérieur. Vient alors la rencontre avec la Gamine, cette fois-ci Charlot jouant les héros pour aider la gamine et par la même occasion retourner en prison. Les deux personnages entrent alors dans des aventures rocambolesques, alternant prison, chômage, travail, logement (si on peut en dire autant..), poursuites et envolées qui laissent rêveur. Les deux les_temps_modernes_7002tourtereaux s'envoleront au final ensemble, après quelques mots encourageants du petit homme à la moustache, vers un horizon inconnu, main dans la main.

Dans une Amérique en pleine Dépression Economique, Chaplin établit une critique engagée et juste du système et de ses rouages, tout en intégrant dans ce film, au delà de cette critique, un aspect humain et émouvant, qui va bien au delà du système, d'une société, mais qui touche les individus, pauvres ou riches, imbéciles ou intelligents... Les acteurs en font des tonnes, compensant ainsi la quasi-absence de paroles, mais rien de tout cela n'est choquant à notre époque (c'est même encore très drôle), et c'est ce qui fait la marque d'un grand grand grand, très grand film; il traverse et traversera toutes les époques, et ce sans prendre une seule ride. C'est donc émouvant et drôle, profond et léger, triste et humain, gris et bleu, en un mot, c'est magnifique.

Les_temps_modernes

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1 janvier 2010

L'eau Froide (1994) - Olivier Assayas

protectedimageJ'aime Olivier Assayas. Et je peux affirmer que j'aime doublement l'Eau Froide. Dans ce film, c'est facile, il faut tout garder. Il faut garder la force des personnages, la destruction adolescente qu'ils provoquent, et leurs tendres museaux de jeunes adultes jeunes quand même. Là où Assayas fait fort, c'est qu'il est loin de tomber dans un film propagando-socialisto-jenesaisquoi, mais que justement, le tout est mené avec beaucoup de chaleur et de mouvement.

 

Sans se reposer sur des atouts esthétiques (dont il n'a pas besoin), l'Eau Froide enchante de tous les côtés parce qu'il capte assez exactement la période qu'est l'adolescence. Adolescence de la fuite et de la dérive, qui se consacre dans la magnifique scène du quasi autodafé (qui si je ne me trompe pas est centrale dans le film et dure d'ailleurs un certain temps). Jeunesse délabrée donc, mais délabrée sans devenir le cliché qu'on lui accorde souvent (à savoir la mode hippie/anar/truc) et en jouant de façon absolument juste. Jeunesse qui s'enfuit, pas facilement, justement parce qu'elle est accrochée entre une vieille enfance et une maturité trop proche : jeunesse adulescente.

c0061221_22495189Assayas, loin de tomber dans la simplicité vide du cinéma français d'aujourd'hui (oui, c'est une mention pour point, sinon il n'ira jamais le voir), se débrouille pour rendre ses personnages complexes, leur histoire difficile. Et ce sont des vrais adolescents qui se présentent à l'écran, des vrais problèmes aussi.

30 décembre 2009

La Saveur de la Pastèque (2004) - Tsai-Ming Liang

La_saveur_de_la_pasteque_06La Saveur de la Pastèque est un alien. Absolument un alien. La Saveur de la Pastèque c'est un endroit où l'eau se fait rare et où il devient plus rentable d'acheter du jus de pastèque... Du coup (dénouement vachement évident), la pastèque acquiert une certaine valeur, et dans le film, elle est autant un objet sexuel, qu'une représentation de la grossesse (donc, grosso modo, un objet sexuel).

 

Et c'est justement un film au caractère sexuel, de bout en bout. Du sexuel pas tabou, et souvent du quasi pornographique, ce qui ne manque pas de dérouter mes beaux yeux de biche vierges encore d'émotion(s). Donc, La Saveur de la Pastèque, c'est une histoire de pastèques, et de sexe. Mais attention, ce n'est pas tout. La Saveur de la Pastèque, c'est aussi une comédie musicale (avec une mention spéciale pour la dernière chanson où un bonhomme est déguisé en kékette) et une histoire d'amour. Y'a de quoi faire...

 

Et ce film atteint relativement bien ses buts. Le scénario qui est absent et où l'on note une quasi absence de dialogue devient rapidement insaisissable quand on s'accroche aux deux personnages principaux qui vont partout, qui se cherchent, et qui se trouvent (assez particulièrement cela dit) dans la dernière scène du film. Le scénario semble quand même par moment très absent, d'autant plus qu'il est jonché de scènes quasi pornographique, et ce très (très très) souvent, comme pour chapitrer l'action (inexistante).la_saveur_de_la_pasteque_9701

 

Cependant, esthétiquement, c'est fort. Les personnages parlent peu, voir pas, et pourtant, ils usent de leurs membres (divers et variés) de façon spectaculaire. Les plans sont (très) longs et il passe bien plus entre l'acteur immobile et le spectateur que ce qui existe en réalité dans le film. De bout en bout, avec une mention spéciale pour les chansons, le film garde un caractère insaisissable, mais merveilleux dans ses plans. Alors, même si tout ne suit pas, et qu'on est ébranlé par les scènes de pastèques diverses, c'est un alien à garder que l'on a là.

 

la_saveur_de_la_pasteque

23 décembre 2009

Inglourious Basterds (2009) - Quentin Tarantino

Voici donc le dernier film à ce jour de môssieur Quentin Tarantino, et une fois de plus, le gus montre qu'il est bel IB_film_photos_6et bien fou. 
Un film de siphonné donc, puisque entre autres, l'auteur refait l'histoire pour entrer dans une sorte de fantasme, et il est vrai que c'est osé.
Le schéma narratif de Inglourious Basterds est tout à fait Tarantinesque : on trouve plusieurs histoires, d'abord celle de Shoshanna, jeune juive interprétée par Mélanie Laurent, celle du colonel Landa interprété par Waltz, tout à fait impressionant dans ce film (ne serait-ce que pour son usage de l'italien après les quelques autres langues, ouf!), et enfin celle des "bâtards", juifs américains inglourious_basterds_51barges menés par le beau Brad Pitt (aux allures de Marlon Brando, très bon également). Toutes ces histoires se côtoient et se rencontrent tout au long du script pour finir par toutes se rejoindre dans un dénouement pour le moins "explosif", peut-être choquant pour les purs historiens? En tout cas jouissif pour ma part.
Jouissif est le terme exact, car le film est assez calme et dense à la fois, les dialogues sont nombreux, longs et pour ainsi dire tendus, et cette scène finale  met un terme à tout cela. On dira que la bande annonce est à coté de la plaque, que toute l'action du film y est fourrée, et c'est presque le cas, à ceci près qu'on y montre seulement l'histoire des "bâtards", ou du moins ce qui marque venant d'eux (le discours de Aldo Raine (Brad Pitt) ou encore les coups de batte de baseball de son acolyte). Il y a un certain détachement à faire en effet entre la synopsis et l'histoire en elle-même, au risque sinon d'être désagréablement surpris.inglourious_basterds1
En fait le film est long, on peut dire parfois ennuyeux, parsemé de quelques scènes ou les bâtards font des leurs, ce qui là est par contre assez agréable (par simple sadisme contre les nazis). Les conversations, souvent poignantes autour des tables, prennent peut-être la majeure partie du film, mais cela rajoute sans aucune doute au dénouement une certaine saveur,  on y évacue toute la pression accumulée auparavant, par la tension des dialogues, et sincèrement, sans dévoiler le contenu, cette scène finale est à se faire dans le pantalon (oh oui Hitler prends ça dans tes dents).
En somme un bon film, novateur pour sa réécriture de l'histoire assez explicite, très plaisant pour son engagement. Il manque peut-être d'un peu de fougue, d'un peu plus de folie, de sauvagerie comme ce que la BA annonçait? En tout cas Quentin saura toujours marquer le cinéma de sa pâte ravageuse. Nous montre-t-il de nouveaux horizons à explorer au cinéma? Peut-on parler du chef-d'oeuvre de Tarantino, comme le dit implicitement Brad au final? A cette question, pas sûr... La marque laissée cependant est un chef-d'œuvre en soi.

Inglourious_Basterds_1807

22 décembre 2009

Avatar (2009) - James Cameron.

"Avatar est un fantasme de cinéma, de science-fiction, de film d'action, de film d'aventure, de personnages et d'idéologie. Un film immense dont l'incroyable révolution technologique n'est que la cerise sur le gâteau. C'est juste du grand cinéma."
Voilà, j'ai osé piqué cette petite critique sur le site d'Allociné faite par un journaliste de Filmsactu, et j'aurais envie de dire qu'elle résume tout.Avatar

A la vue des critiques j'étais déjà emballé à l'idée de voir ce film, bien que peut-être un peu sceptique de ne pas voir en ce film la véritable révolution qu'il pouvait réincarner, après tout, ça sentait le block-buster de mes deux, même si au bas de l'affiche il est écrit "James Cameron, Le réalisateur de Titanic.

Autant visuellement, c'est époustouflant, mais l'histoire qui est écrite est digne de rester dans les annales, aussi simple soit-elle (et même si elle nous renvoie assez nettement à la conquête de l'Amérique ou à des choses dans le genre), et même si elle peut ressembler à beaucoup d'autres. Je suis ébahi devant une imagination si débordante, et je ne peux qu'être admiratif, je ne peux qu'admettre à quel point ce film est un des rares à avoir pu à mes yeux combiner intelligence du propos (hors dialogues qui sont assez minces) et effets visuels qui font simplement décoller le spectateur, et j'ai envie de dire que ça c'est du cinéma, au delà de tout, avec le fric que ça emporte aussi, mais également avec tous les rêves, les fantasmes que ce film nous met devant les yeux. Tout est à vrai dire dans l'émotion. Le film, avec ses petits détails, ses petites envolées lyriques, son idéologie et sa transparence, est simplement un bijou. L'aspect révolutionnaire du film est plus dans le visuel que dans la construction du film, sa forme ou son fond, mais ce film nous en met plein les yeux, sûrement plus dans une salle de cinéma que devant son petit écran. On pourrait ici y voir nettement plus aisément les faiblesses d' Avatar.
Avatar_2Car oui, ce film, tant au niveau des dialogues que du caractère des personnages est un peu léger, même si cela reste quelque peu balayé par la puissance du film. On peut parler d'utopie ou de manifeste avec ce film, mais malgré tout cela reste un Block-Buster, un B-B génial, certes, mais avec lequel certaines choses sont forcées de manquer. Après second visionnage, on peut tout de même signaler et confirmer que certains passages sont très "limites" pour un film de cette ampleur (cf. toutes dernières lignes du commentaire de mon camarade).

(Message de Point)


Malgré la réception absolument monumentale que ce film a obtenu, et puis tout ce qu'en ont pu orner d'éloges mes différents repas de famille, je tiens à mettre mon gros bémol (de fouteur de merde, ou autre).

D'abord, c'est vrai, il faut aller dans le sens de Point, ce film est visuellement impressionnant. Il faut le noter, la plupart des plans que nous propose Cameron sont époustouflants à souhait, si bien qu'à la fin, aidé par le 3D, on a les yeux tout explosés. Il faut un peu insister sur la qualité esthétique (au sens technique) du film, parce que bien que cela aie pris 20 ans à Cameron de venir à bout de cette œuvre filmique, c'est certainement la seule qualité qu'on peu trouver à ce film. Bien sûr, le 3D en tant que nouveauté aide certainement beaucoup à cet accès assez spectaculaire du film. Pour ma part, c'était la première fois que j'enfourchais mes lunettes de l'espace, alors j'ai forcément été assez convaincu du la dimension efficiente que cette technologie prend dans le cinéma de science fiction (Je pense en particulier à un des tous premiers plans du film, lorsque les bonshommes sont en apesanteur, scène impressionnante avec les lunettes). La dimension spectaculaire du film atteint son acmé dans la scène où les militaires abattent le grand arbre, tant cette scène peut faire mal aux yeux, mais c'est ce qu'on est venu chercher...

Si la qualité technique peut-être ainsi louée (et encore, peut-on le louer d'avoir les moyens pour ?), le reste tombe très très très (très) largement à l'eau. D'abord parce que si tout le monde est hypnotisé par le "nouveau monde" inventé par Cameron, c'est qu'aucun d'entre eux n'a joué aux jeux vidéos ou bien encore regardé cette série minable called Stargate. Oui, parce que les montagnes qui volent c'est pas nouveau, et les animaux étranges non plus. Enfin, tout le film sent le repiquage au niveau du décor ; et ce du début à la fin. Et si ça repique du côté "monde", on peut s'attendre à ce que le scénario soit lui aussi complètement plagié ... Et bien sûr, ça ne manque pas. Oui, parce que quiconque s'est tapé ls Disney étant plus jeune (ou plus vieux) a vu Pocahontas (désolé pour l'aurtheugraphe). Et Pocahontas, ça pue à plein nez dans Avatar. Non pas que je haïsse profondément Pocahontas, non, c'est assez joli sur les bords ; mais premièrement c'est du cinéma pour les gosses, et deuxièmement on ne taxe pas quelqu'un "d'inventeur de monde" lorsqu'il a plagié autant le scénario que le monde à divers tiers...

Enfin, pour la cerise sur le gateau, ce film est prévisible, avec des personnages si lisses qu'on pourrait skier sur leurs front, et ça, ok ça correspond au genre "profond" du film de science fiction "grand public", mais ça devient largement rébarbatif. Et c'est crispant. Les méchants méchants, puis gentils ; les gentils gentils, puis méchants ; le héros qui vit un véritable parcours d'initiation et qui apprend que la VERITABLE VIE est dans l'eau pure et dans les masques hippies d'une tribu bleue ; le vilain méchant militaire qui monte finalement dans un vilain méchant robot super puissant et le gentil gentil héros sauvé de peu par la gentille gentille fifille bleue alors qu'il est à deux pas de la mort ; NON MERCI.

(Message de Renard)

 

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3 décembre 2009

Un Papillon dans la Peau (2000) - Virginie Lou

Note de Renard : 3/5

768229_2886970 Haineux envers ce livre au départ, pour tout ce qu'il me semblait plagiat de la vie d'un artiste ainsi que style lourd et saccadé, je dois avouer que me le donner à penser ainsi que rencontrer l'auteur a pu me permettre de surmonter la vague saleté que m'avait inspiré ce livre pour laisser un revers sympathique à ma lecture.

Je n'avais pas aimé Un Papillon dans la Peau. Je trouvais ça facile, de reprendre la vie de Rimbaud, de la coller à un Alexandre, de rendre ce dernier distant, étrange, difficilement cernable, et surtout assez dominateur dans son comportement. Je trouvais que ça tenait peu, que ce même gars soit le fils d'un militaire avec lequel il fait ses jeux de force jusqu'au moment où il brûle sa maison. Je trouvais que l'idée, à défaut d'être réellement bonne, ne m'inspirait pas confiance dans la forme même qu'elle prenait. Parce que les yeux me piquaient tant il y avait de points, tant les phrases étaient saccadées partout, donnant lieu au final à une lecture difficile, regrettable. 

Mais ce roman, ce n'est pas seulement cela. Déjà, et l'auteur me pardonnera de mes "petites cases", c'est une nouvelle façon de penser une "homosexualité amicale". Oui, c'est une façon qui casse certains clichés quelque part, mais aussi l'idée de soumission et donc, de domination d'un autre bord. C'est aussi une façon de traiter les personnage qui prend toute sa particularité dans le fait qu'elle les effleure seulement. La mère d'Alexandre n'est qu'au final le propre reflet de ses toiles, et Alexandre est le reflet de Rimbaud, le narrateur est-il le reflet d'Alexandre ? 

Alors je suis agacé par beaucoup de points, notamment le style de Virginie Lou que je n'arrive pas bien à saisir, mais le fond reste tout de même, lumineux.

3 décembre 2009

The Saddest Music in the World (2003) - Guy Maddin

Note de Renard : 4,5/5

h_4_ill_743417_saddestmusicworld3 Là où le concept ne semble pas tentant : il faut le dire clairement, un établissement qui organise le concours de "la musique la plus triste du monde" afin de vendre des tonnes et des tonnes de bières, c'est pas forcément délectable au premier abord. Mais ce film ce n'est pas seulement ça. D'abord c'est une image crade, bien crade, et une qualité sonore on ne peut plus exécrable, mais tout ça au service d'une ambiance qui nous apparait comme tout, sauf stable. The Saddest Music of the Word, c'est des successions de plans très rapides, des personnages stéréotypés (pour le coup, aux couleurs de leurs pays), et de la musique (pas toujours triste cependant).

Mais ce n'est pas seulement ça. Beaucoup verront dans ce film de Maddin un côté absolument Lynchéen (et c'est vrai que la manière d'aborder le vers est semblable à celle d'Eraserhead, haha) mais ce n'est pas seulement ça. Même si on peut accorder que tous les deux tentent de nous faire "aimer" ou du moins "encaisser" leurs univers irréalistes, Guy Maddin joue beaucoup moins dans l'incompréhension et dans le labyrinthe, même s'il s'y aventure, et c'est appréciable (Oui, parce qu'on peut critiquer le "beaucoup trop insaisissable de Lynch quand même...)

13742 Et ce film est par de longs moments une pure merveille, avec intrigue autant politique, que familiale, incestueuse, que musicale, que sentimentale. La labyrinthique relation des personnages entre eux est présentée clairement, on les suit, on rit, on se perd dans la symbolisme sans fin des plans (notamment ceux du père) et puis on est agacé parfois par cet acharnement à vouloir dépasser ses limites autant dans la forme que dans le fond. 

Il en reste que c'est un film, bien qu'il ne soit pas parfait (comme tous...) et bien que je puisse comprendre qu'on aie peine à rentrer dans l'univers un peu irréaliste proposé, est tout de même une merveille, plus grande que Lynch, si je puis me permettre.

30 novembre 2009

Un Conte De Noël (2008) - Arnaud Desplechin

Note personnelle : 4/5.

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Voilà un joli film frenchie comme on peut les aimer que nous a pondu là Arnaud Desplechin. Une histoire familiale dans sa profondeur, montrée dans l'espace de quelques jours. Rien de bien révolutionnaire dans la mise en scène, mais le scénario est vraiment intéressant. La découverte des relations entre les personnages, tenus par un excellent casting, pique efficacement le spectateur dans sa curiosité.

conteCar oui, les acteurs sont vraiment excellents dans ce film : Amalric en rôle de fou-furieux rejeté est simplement impressionant, Deneuve est plus raffinée que jamais, Consigny est parfaitement agaçante, Mastroianni insaisissable, Roussillon, Capelluto et Paupaud vraiment attachants (à noter un coup de coeur personnel pour Amalric (comme toujours) pour Roussillon et pour Capelluto). En réalité, ce qui est à proprement parler très plaisant, c'est cette originalité avec laquelle Desplechin traite le sujet de la famille; on est loin de la gentille famille qui fête noël dans une ambiance paisible (en somme du Conte De Noël). Tout est question d'implicites, de passé qui remonte à la surface, et tout explose lorsque la famille est enfin rassemblée au grand complet. Le film est riche, très riche, tant au niveau des dialogues, qui passent par tous les genres (retenus/crus; implicites/explicites; doux/affreux, etc.) qu'au niveau du style, de la mise en scène et de la trame. Et ce qui est génial, c'est qu'on comprend à peu près tout (y compris ce qu'on ne peut comprendre) : le réalisateur, par des flash-backs et des souvenirs photographiés, nous met toute G16246158556497une synthèse du passé des personnages, ou du moins ce qu'il faut en retenir pour comprendre la consistance du film.

On ne retrouve rien de fondamentalement nouveau, et ce n'est pas un véritable divertissement, mais c'est un très bon film aux allures d'une oeuvre de Bergman, moderne et enrichissant, que nous a offert ici Arnaud Desplechin.

30 novembre 2009

L'arche Russe (2002) - Alexandre Sokourov

Note de Renard : 5/5

509_b Le grand plaisir de la semaine n'est rien d'autre qu'un film "ovni" de Sokourov où on ne peut reconnaître, même si on est pas amateur de visites de musées, que l'excellence et la parfaite maîtrise d'un cinéaste contemporain. C'est un film qui ne propose comme scénario que de plonger deux individus étranges dans le palais de l'Ermitage, où, à chaque fois qu'ils changent de salle, une époque différente, avec ses différentes coutumes, nationalités et personnages, leurs sont présentés. Bon, comme ça ça n'a pas l'air forcément très alléchant, mais quand même, ça vaut largement le coup d'oeil.

Oui, parce que tout d'abord, ce film est une prouesse technique en soi. En effet, il n'y a dans ce film qu'un seul plan, d'environ une heure et demie. Et quand je dis qu'un seul plan, c'est pas de triche ni de petit cut par-ci par là, non, rien, juste une caméra qui filme pendant une heure trente. Vous allez dire : "Ah ben putain, ils font que parler dans ce film ou quoi ?" et je répondrai que même pas, la caméra bouge avec une fluidité extrême et se permet souvent des petits exercices de style, rendant la prise de vue particulièrement esthétique. Et puis il n'y a pas que de la parlotte, il n'y a qu'à voir ces gens qui dansent, ces tableaux qui parlent, et puis ces... dialogues. Ce qui est particulièrement impressionnant outre la qualité du mouvement de la caméra et de sa prise de vue, c'est la qualité du jeu des acteurs. Alors là, sortez les mouchoirs, non seulement ils jouent extrêmement bien (et certains, dont un des personnages principaux, sont à l'écran pendant au moins deux tiers du film !), mais en plus, ils sont étonnamment nombreux (surtout sur la fin qui prend des proportions admirables). Alors techniquement c'est chapeau bas, esthétiquement c'est chapeau bas, et scénaristiquement alors ?

32740 Et bien c'est chapeau bas aussi. Même si l'oeuvre n'est pas forcément "très cohérente" sur la situation des personnages principaux, on se laisse prendre au jeu. Alors c'est une heure et demie de visite de l'Ermitage dans ses différentes époques et dans ses différentes salles. C'est aussi une heure et demie d'admiration de l'architecture et de la peinture magnifique. Une heure et demie un peu inquiétante aussi, parce que nos deux personnages principaux (dont un semble invisible : le caméraman) semblent se mouvoir partout, et l'un d'entre eux a un comportement singulier, qu'on ne perce pas à jour. 

L'arche Russe est un film impressionnant sous tous les points. Un chef d'oeuvre quelque part, souvent un élément particulièrement bien maîtrisé. J'ai trois cent éloges à faire sur ce grand cinéma, mais mes caractères ne sont pas assez gras.

 

30 novembre 2009

Soyez simpas, rembobinez ! (2007) - Michel Gondry

Note de Renard : 3/5

18900741 Voilà l'exemple d'un film qui commence très mal et auquel on adhère plus que bien au fur et à mesure qu'il marche tout seul. Bref, on commence mal, les trente premières minutes font peur et on ne s'attend à rien du tout. Le scénario ne tient sur rien et les acteurs tiennent mal leur rôle, se montrant tous plus repoussant les uns que les autres, et idiots par dessus tout. Mais tout ça ce n'est que pour les trente premières minutes.

Oui parce que la peur passée, le gars électrocuté, les cassettes vidéos démagnétisées, le scénario minimal placé, et bien tout prend très bien sa route. Les gars se retrouvent contraints de tourner des remakes des films de leur vidéo-club, et ce film fourmille de mille bonnes (et excellentes parfois) idées (spéciale dédicace à celle du négatif...). Alors bon, c'est pas du grand cinéma plein d'esprit et de culture, mais ça assume parfaitement bien son rôle de divertissement maîtrisé. L'intrigue va au bout de ce qu'elle peut inventer et on rit de bon coeur devant les remakes des plus grands classiques du cinéma.

soyez_sympas_rembobinez_p2 Alors bon, si ce film n'est pas un grand film, il assume son rôle parce qu'il ne se prend pas pour autre chose que ce qu'il est : un simple film divertissant. On rit, et c'était certainement le seul but de ce film, alors j'adhère, doucement, au concept.

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