Inglourious Basterds (2009) - Quentin Tarantino
Voici donc le dernier film à ce jour de môssieur Quentin Tarantino, et une fois de plus, le gus montre qu'il est bel et bien fou.
Un film de siphonné donc, puisque entre autres, l'auteur refait l'histoire pour entrer dans une sorte de fantasme, et il est vrai que c'est osé.
Le schéma narratif de Inglourious Basterds est tout à fait Tarantinesque : on trouve plusieurs histoires, d'abord celle de Shoshanna, jeune juive interprétée par Mélanie Laurent, celle du colonel Landa interprété par Waltz, tout à fait impressionant dans ce film (ne serait-ce que pour son usage de l'italien après les quelques autres langues, ouf!), et enfin celle des "bâtards", juifs américains barges menés par le beau Brad Pitt (aux allures de Marlon Brando, très bon également). Toutes ces histoires se côtoient et se rencontrent tout au long du script pour finir par toutes se rejoindre dans un dénouement pour le moins "explosif", peut-être choquant pour les purs historiens? En tout cas jouissif pour ma part.
Jouissif est le terme exact, car le film est assez calme et dense à la fois, les dialogues sont nombreux, longs et pour ainsi dire tendus, et cette scène finale met un terme à tout cela. On dira que la bande annonce est à coté de la plaque, que toute l'action du film y est fourrée, et c'est presque le cas, à ceci près qu'on y montre seulement l'histoire des "bâtards", ou du moins ce qui marque venant d'eux (le discours de Aldo Raine (Brad Pitt) ou encore les coups de batte de baseball de son acolyte). Il y a un certain détachement à faire en effet entre la synopsis et l'histoire en elle-même, au risque sinon d'être désagréablement surpris.
En fait le film est long, on peut dire parfois ennuyeux, parsemé de quelques scènes ou les bâtards font des leurs, ce qui là est par contre assez agréable (par simple sadisme contre les nazis). Les conversations, souvent poignantes autour des tables, prennent peut-être la majeure partie du film, mais cela rajoute sans aucune doute au dénouement une certaine saveur, on y évacue toute la pression accumulée auparavant, par la tension des dialogues, et sincèrement, sans dévoiler le contenu, cette scène finale est à se faire dans le pantalon (oh oui Hitler prends ça dans tes dents).
En somme un bon film, novateur pour sa réécriture de l'histoire assez explicite, très plaisant pour son engagement. Il manque peut-être d'un peu de fougue, d'un peu plus de folie, de sauvagerie comme ce que la BA annonçait? En tout cas Quentin saura toujours marquer le cinéma de sa pâte ravageuse. Nous montre-t-il de nouveaux horizons à explorer au cinéma? Peut-on parler du chef-d'oeuvre de Tarantino, comme le dit implicitement Brad au final? A cette question, pas sûr... La marque laissée cependant est un chef-d'œuvre en soi.