Sa majesté des mouches (1954) - William Golding
Note de Renard : 3/5
Qui peut donc encore croire, après avoir lu le brillant livre de Golding, que la race humaine est, comme l'a dit l'ami Rousseau, naturellement bonne ? Personne naturellement, tant la petite sauvagerie de ces enfants perdus sur une île déserte se développe, autour de la chasse et du feu ainsi qu'autour d'un étrange culte.
Peu convaincu au départ de la portée du bouquin, on entre dans une histoire qui voit un groupe de jeunes garçons, rescapés d'un crash d'avion et perdus sur une île déserte. Alors il faut s'organiser, faire un feu pour appeler des secours, et puis manger. Peu à peu sur l'île, toute la société tente de se recréer, mais elle ne fait que tenter. En effet, ce sont des enfants qui la fabriquent, et ces derniers ont une grande envie de s'amuser au lieu de travailler.
La construction d'une quasi-civilisation échoue donc grandement sur l'île, et d'étranges phénomènes se manifestent : on parle d'un monstre. Tout dégénère et tout meurt, comme si l'enfant était naturellement mauvais. On tue, on joue, et tout se mêle dans le cerveau de l'enfant. Le roman est celui de "la fin de l'innocence", là où la raison ne gagne pas, et là où sont poussés les jeux d'enfants au plus lointain.
Golding mène son récit d'une façon remarquable, même si on n'est pas toujours très attaché à la trame à cause du style plus adapté aux romans jeunesse. L'idée et le message passent cependant bien et on croit à l'aliénation des enfants. le roman est réussi.