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Les lignes et les images
25 novembre 2009

L'année dernière à Marienbad (1961) - Alain Resnais

Note de Renard : 4/5

marienbad Si on peut tomber réellement déçu (et c'est légitime) devant les Herbes Folles pour son caractère léger qui "plombe" l'atmosphère saisissante du film, malgré la mise en scène pourtant évidemment prenante, c'est ici tout autre chose. Suivant de peu la sortie de Hiroshima mon amour, L'année dernière à Marienbad est l'acmé du cinéma qu'on ne peut pas tenir dans sa main mais qui n'a de cesse de s'applaudir par des efforts évidents et intrigants de mise en scène et de scénario. 

On le voit, devant nous ce n'est plus le luron quasi niais et corporel de Hiroshima mon amour, ni encore celui qui se repose sur ses lauriers en les brûlant dans des scènes beaucoup trop légères des Herbes Folles, non. Le théâtre des corps, au premier degré, est le principal jeu de l'année dernière à Marienbad. Admirablement réussi, ce jeu de fantômes immobiles saisit l'oeil aussi bien  que le fera un Lynch plus tard. Et d'ailleurs on retrouve cette impression à tous les grades : Resnais installe son hôtel, ses personnages vêtus de noir, ses deux statues au comportement énigmatique. Et la cerise sur le gâteau c'est l'histoire d'amour, ou l'histoire de mort, ce qui est relativement la même chose dans ce film. On est comme au théâtre, les acteurs s'arrêtent, se déconnectent d'une certaine réalité, dansent ensemble. On s'embarque dans un hôtel inquiétant parce qu'on ne le comprend pas, magnifique parce qu'il est le jeu d'une trame obscure, qui se joue de l'amour et de la mort. marienbad

L'impression que le film ne donne pas tout à voir et qu'il reste à penser est obsédante et en fait un objet réellement réussi. Le rapport au corps, le lit, la façon dont l'homme caresse le corps féminin en travers des habits, et puis ces deux statues, insaisissables. Le tout semble allégorique, mais trop obscur. Le bémol est que ce théâtre joue bien trop, et qu'on se sent bercé de somnolence lorsque l'effort scénique devient naturel au spectateur.

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